30/ Le Nicaragua, c’est le Pérou !

Publié le par Hélène

2ème pays le plus pauvre de l’hémisphère nord…un record qui ne fait pas rêver, et pourtant dernière cette statistique c’est un pays magnifique que nous avons découvert… 

Un relief hyper vallonné du à l’activité volcanique et tectonique…tellement vallonné qu’on a l’impression d’être dans un film ou dans un dessin animé et que les collines vont subitement se lever et se révéler être en fait le dos d’une créature géante…

Collines verdoyantes qui à un endroit sont peuplées de bananiers, de papayers et de plantes exotiques, et qui 200 m plus loin ressemblent à un paysage de Normandie… 

Ou gorges de rivière donnant l’étrange impression d’être en Ardèche…sauf qu’ici, parce qu’ils sont trop pauvres pour pouvoir les payer et parce qu’à certains endroits les gorges sont trop étroites, on ne vous propose pas un canoë mais une jante de pneu pour vous servir de bouée et parcourir les gorges…On n’a pas essayé ;-) 

Volcans éteints ou juste endormis, dont les pentes forment des terrains propices à la culture du café, et sur lesquels on aperçoit des fumerolles. Quand on s’en approche, on a l’impression de prendre un bain de vapeur chaude. Si ce n’était pas toxique, on pourrait s’y faire un soin du visage ! 

A l’ouest les plages du Pacifique, certaines réputées pour leurs vagues gigantesques et les surfeurs qui les domptent, d’autres connues et protégées car les tortues viennent y pondre leurs œufs et les y enterrer. Grâce à un radar très performant (mais dont j’ai oublié l’explication, désolée), elles reviennent tous les ans pondre à l’endroit où elles sont nées. Quelques jours dans l’année elles peuvent arriver par dizaine de milliers. Elles pondent tous leurs œufs et les enterrent dans un trou sur lequel elles tassent ensuite le sable à l’aide de leurs pattes. C’est exténuant. Et alors même qu’elles pondent, des oiseaux très très gourmands les entourent déjà pour faire un festin d’œufs dès leur départ. Plus les crabes qui creusent des galeries pour aller croquer les œufs, et les hommes, pour qui cela constitue une nourriture gratuite…Aujourd’hui certaines plages, dont celle que nous avons visitée, sont des réserves naturelles et sont donc protégées par des gardes. Mais le jour où on est venu, la vingtaine de gardes n’a eu qu’une seule activité au moment de notre arrivée et 2 heures plus tard au moment de notre départ : regarder la télé ! 

A l’est la mer des caraïbes, ses langoustes, ses eaux cristallines et sa population noire, complètement à part. Anciens esclaves, leurs ancêtres ont été déposés et abandonnés là par les anglais quand ils ont quitté leurs anciennes colonies. Du coup ils parlent anglais, écoutent du rap ou du reggae, et ne sont absolument pas intégrés. 

Au milieu, ses 2 lacs, bordés de volcans et de 2 anciennes villes coloniales aux noms espagnols : Leon et Granada… 

Pour parcourir tous ses paysages, de superbes bus scolaires américains qui vivent ici leur 2nde vie, repeints de multiples couleurs et motifs chatoyants… 

    

Et pour manger, des marchés où on se régale de frijoles (haricots rouges) à toutes les sauces : entiers, ou en purée, ou en gallo pinto, c’est-à-dire entiers et mélangés avec du riz ; invariablement accompagnés de l’incontournable tortilla (une espèce de crêpe de mais), et des bananes frites. 

Une tradition, un peu perdue maintenant puisque manger de la viande ou du poulet n’est plus inabordable : le lait de soja. Nous avons découvert que cet aliment si à la mode chez nous depuis quelques années est en fait consommé depuis bien plus longtemps au Nicaragua. En effet, pendant la guerre quand le pays était extrêmement pauvre, des ONG sont venues au Nicaragua apprendre aux femmes les bienfaits nutritifs du soja et les différentes manières de le préparer et de le cultiver : le soja est à ce moment-là devenu un aliment de base de la cuisine. Tacos de soja, hamburger de soja, tofu etc. La situation économique s’améliorant, le soja a peu a peu disparu des tables et maintenant on ne consomme plus que le lait. Malheureusement pour Mercedes, une gentille vieille dame qui nous a expliqué tout ça, qui avant possédait un grand resto où on vendait plein d’aliments à base de soja, et qui maintenant n’a plus qu’un tout petit magasin où elle ne vend plus que du lait… 

Et un autre aliment cultivé au Nicaragua : le cacao. Mais énoooorme déception pour la chocolat addict que je suis : ils ne savent pas le processer sur place et on ne trouve pas de bon chocolat. Leur seule manière de consommer le caco est de griller les fèves de manière un peu artisanale et de les moudre puis de les mélanger avec du lait, et beaucoup de sucre…c’est une de leurs boissons traditionnelles, mais malheureusement c’est pas bon, ça n’a pas du tout le goût du cacao ou du chocolat comme on le connaît. 

Sans oublier une multitude de fruits multicolores et délicieux sur les étals des marchés…

des maracuyas (fruits de la passion), les meilleurs ananas qu’on ait jamais mangés, des papayes géantes, et des fruits complètement inconnus chez nous…comme le Nonni par exemple. Il est réputé pour ses multiples vertues pour notre santé. Jérôme, notre testeur sans peur, a donc acheté une bouteille de jus de nonni, à prendre en cure à raison de 3 cuillères par jour pendant 5 jours. Et comme pour chacune des expériences de Jérôme depuis le début de ce voyage, il fallait qu’il y ait un hic. Ca n’a pas râté : le goût du jus en question avait moitié un goût de fruit, moitié un goût de vieux fromage type gorgonzola…on s’est donc dit que c’était parce que la bouteille en question n’était pas fermé de manière hermétique et que le jus avait fermenté. Mais non, après vérification en achetant des nonnis frais, c’est bien le vrai goût du nonni… 

Un création visuelle de Jérôme, destinée à vous faire découvrir le nonni et le litcha, plus ou moins équivalent ai litchee ou au ramboutan… 

Ajoutez des gros cigares vraiment pas chers pour digérer tout ça…et flamber un peu sur les photos ! Bon d’accord j’y arrive moins bien que Jérôme…. 

 

 

Des gens hyper gentils, hyper souriants et toujours prêts à nous aider quand on leur demande un renseignement.

Et aucun sentiment d’insécurité ! Bon allez sauf une fois où on arrive au terminal de bus de Managua en taxi alors qu’il fait noir et que le chauffeur nous dépose devant un parking complètement obscur…où on a pas du tout l’impression qu’il y a un terminal derrière et qu’on est tombé dans un traquenard…mais pas du tout il y a bien un terminal ! 

Un certain humour dans le nom donné à leurs gâteaux : là-bas on tourne pas autour du pot, l’équivalent de notre baba au rhum s’appelle carrément la « Tarta Borracha », c’est-à-dire « le gâteau bourré ». Bon en même temps dans les restos ils proposent du rhum pour accompagner le dîner, alors la dose de rhum dans le baba n’est peut-être pas la même que chez nous… 

Et pour couronner le tout, une coutume locale qui garde encore tous ses mystères pour nous, bien qu’on l’ait pourtant observée aux 4 coins du pays : la paire de chaussures lacées ensemble puis lancée et suspendue aux fils électriques aux carrefours…Et pas que des vieilles pompes usées, mais aussi des jolies baskets fashion…On a bien essayé de demander, mais on n’a pas eu d’explication fiable. Un monsieur nous a dit que c’était une manière de fêter la victoire de son équipe favorite au football (dans ces cas-là vaut mieux pas soutenir les meilleurs. Donc si j’étais marseillaise je dirais qu’il vaut mieux soutenir le PSG, et vice versa !), et d’autres nous ont dit que c’état juste pour se marrer…Etrange, étrange ! 

Conclusion, on n’a qu’une chose à vous dire : Allez au Nicaragua !  

Oh la la j’ai failli oublier de vous parler d’une autre tradition vue nulle part ailleurs en Amérique latine : ici le Rocking chair est roi. Point de canapé ou de fauteuils dans les salons : juste des rocking chair ! Comment se fait-ce ? Certainement une histoire incroyable comme celle du soja mais malheureusement nous n’avons pas la réponse… 

Publié dans Amérique Centrale

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