25/ Jérôme et les côtés obscurs de la force. LŽAyahuasca Vs lŽAloe Vera ou Comment en chier pour le plaisir

Publié le par Jérôme

Rurrenabaque, une petite ville tranquille au début de l´ Amazonie Bolivienne, sur les bords du fleuve Beni. Quelques belles peintures un peu psychédéliques attirent mon attention. A côté, les mots Ayahuasca et Shaman. Peut-être l´occasion de rencontrer ces hommes guérisseurs qui communiquent profondément  avec la nature, connaissent les secrets des plantes, savent réconcilier l´homme avec son environnement et maîtrisent les différentes portes de perception du monde…. 

Tout un programme ! 

Mon premier interlocuteur s´annonce très fumeux. Ca sent vraiment le truc pipo. Bon. C´est pas grave. 

De retour de 4 jours de découverte de la jungle, je vais voir en dernière minute une autre agence touristique. Un indien tout sourire, très gentil, me montre la liane à partir de laquelle on fait la préparation. Il m´explique qu´elle est utilisée depuis super longtemps par les indiens pour guérir, augmenter ses capacités d´introspection et son champs de conscience. 

Que si je veux, il peux me mettre en contact avec un véritable Shaman. Il faut aller chez lui. Il est vieux. C´est à 2h de route. Qu´on ne devient pas shaman mais qu´on naît shaman. …. 

Mais que dans tout les cas, ça ne ressemble en rien aux autres méchants psychotropes comme le cactus San Pedro ou les champignons. C´est vraiment soft. 

Bon et bien dans ce cas,  si c´est tranquille Émile… Le tout pour le pactole de 55 euros (une grosse somme en Bolivie) 

Et me voilà parti, accompagné d´un guide. Il faut prendre un bateau, puis un petit bus sur une route en terre où ne passe pas grand monde. 

Nous posons nos affaires dans un hôtel 

Il est 18h, la nuit tombe.

 

 

 

 

 

 

 

Après 24h de jeûne forcé, je me prépare à rencontrer un grand sage.

 

 

 

 

 

 

 

Le guide m´emmène à la sortie du village. Il fait noir, un bord de route un peu lugubre. 

Quelques recommandations : comment le saluer, ne pas le toucher, attendre qu´il m´adresse la parole. 

Une « maison » de planches grises, une cour sinistre. Une croix dans le jardin sous laque aïe lle doit certainement résider sa femme. 

On tourne à gauche et là, à califourchon dans un hamac, une espèce de petite forme rabougrie. Un vieux, rond, très petit, tremblant, mâchant une quantité si impressionnante de feuilles de coca qu´il m´est impossible de comprendre ce qu´il dit.

On est dans le roman de Louis Ferdinand Céline, Voyage au Bout de la Nuit. 

Le « grand monsieur » a pris de la potion magique 3 fois par jour pendant 30 ans et a arrêté il y a 3 ans. Vu les résultats sur le corps, je me dis que je vais pas forcement suivre sa voie…. 

19.00. C´est l´heure. Arrive la potion dans une mug de thé. Couleur café au lait, la préparation est très amère. Je la bois doucement. C´est censé agir en 30 min et durer 2 à 4h. Normalement, on vomit au bout de 30/40 min. 

On m´installe dehors, dans un « temple », qu´ils disent (des planches et un toit). 

Je me concentre sur le souffle et rentre en méditation. Au bout d´un moment, des images arrivent et s´imposent à moi. Comme au cinéma sauf que le film est projeté à l´intérieur et que ça marque beaucoup plus. Et change vite. Pas que du joli joli. Ça tourne vite. C´est le grand huit du parc Astérix. Ouff…c´est fatigant. La société moderne, la technologie, l´évolution, ….Je garde l´esprit souple car ça peut quand même faire flipper toute ces images. 

Un vrai Marathon mais pas linéaire. J´ai déjà changé 36 fois d´itinéraires et  de paysages. 

Point temps. J´ouvre péniblement les yeux. 

Oups…..Je vois toujours mais le corps ne répond plus. La tête bouge difficilement et après moult efforts, j´arrive à lire l´heure. 

19h50. Pas possible. Pour moi ça fait 4 ou 5h que je suis dans un méchant cauchemar. Maintenir la conscience de la réalité est éprouvant alors on ferme de nouveau les yeux et repart pour un tour. 

J´ai l´impression qu´une entité scrute mes mémoires, les plus profondes et oubliées et fait ressortir le noir, l´obscur, mes cauchemars d´enfant, les doutes comme pour s´en nourrir. Impossible de lutter contre. Et quand elle a tout épuisée, elle me propose des choses très mauvaises sur ceux que j´aime et me les impose telle une évidence dont je n´avais jamais pris conscience. 

Bref une galère. Puis à un moment, je ne veux plus suivre les images et comme un éclair vient une galette ! Très bonne réponse du corps pour le coup. 

Il est 20.15 

On se remet comme on peut. Je ne veux plus continuer. Je veux renter à l´hôtel et me reposer et stopper ces conneries 

20 minutes pour reprendre possession de mon corps. Garder son équilibre est très difficile. 

Quelques échanges rapides et cordiaux avec ce salopard. Il me félicite «  Bravo. Tu as très bien réagi. Normalement les gens paniquent et crient pour que cela stoppe. Il faut leur passer de l´eau » 

Le lendemain, je ne me sens pas en top forme. Surtout le mental qui en a pris un coup. J´ai le sentiment d´avoir été sali. Je suis quand même très content de ne pas avoir gardé cette substance dans mon corps. 

Les images vont rester un moment et peu à peu prendre de la distance…

« Riche » de ces expériences, me voilà le lendemain à La Paz. Et je remarque sur les stands de remèdes traditionnels une plante verte qui ressemble à un truc très à la mode en ce moment dans les magasins bio et les cosmétiques. Je me renseigne et il s´agit bien d´Aloe Vera. Très difficile de trouver de la bonne qualité en Europe. Une cure avec une bonne préparation en bouteille coûte 150 à 300 euros. C est un cactus qui purifie et purge. Et bien, c´est exactement ce dont j´ai besoin ! Et en plus, je suis directement à la source, j´ai la matière brute. Pour la modique somme de 3 euros, me voici avec un bon produit naturel qui va bien me rincer de cette ignoble préparation. Me voici donc avec 15 jours de cure de purification. 

Il suffit de prendre l´équivalent de 2 cuillères à soupe de la pulpe de ce cactus avant chaque repas et le tour est joué… 

L´exercice d´extraction de la pulpe se révèle assez laborieux avec 60 min de travail pour préparer 3 jours de cure (c´est que je ne suis plus habitué à travailler moi).  Et bien, c´est maintenant la dégustation : texture particulièrement  visqueuse, goût très amer, arrière-goût écœurant. Un vrai régal quoi !

 Et bien la cure se révèle détonante et « efficace ». L´Aloe Vera si marketé  en occident est en fait un puissant laxatif qui vous rince comme jamais.

 

 

 

 

 

Je crois que cette incroyable texture vous tapisse tout l´appareil digestif pour faire glisser le tout direct vers la sortie… Je vous passe les détails mais j´affiche une  bonne moyenne de 3 à 4 tours au petit coin par jour., pendant toute la durée de la cure (15 jours !)  

 

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette…… 

Et bien je profite du voyage pour essayer des nouvelles têtes et jouer avec les looks. Voici donc quelques variations de favoris. Comme vous pouvez le voir, c´est (Hélène : pas) toujours très réussi !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Amérique du Sud

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I
Il est top ton article Jerome. Cette aprés midi je suis au bureau mais je vais rien faire à part me mettre à jour et lire tous vos articles depuis Novembre date à laquelle je me suis complétement déconnecté.Je t'encourage dans tes photos métamorphose :))Mais PITIE arrête de tenter des expérience de malades mentaux...
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G
ma chère Hélène, <br /> cela fait bien des semaines que je suis fidèlement ton étonnant et merveilleux voyage. Vous nous faites rêver et c'est tellement bien décrit que nous avons l'impression de vous accompagner un peu. Vos descriptions et photos sont superbes. Hélène tu es tellement belle que tu n'as absolument rien à envier aux brésiliennes. Je t'embrasse bien affectueusement. Tété
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